En voilà une compilation qu’elle est belle! 25 titres d’arcade parmi lesquels les joyaux que sont G-Darius, Akkanvader (Space Invaders ’95: attack of the lunar loonies), Raystorm (Layer Section 2), Gekirindan, the New Zealand Story, Liquid Kids et Puzzle Bobble 2.

La compilation regroupe uniquement les versions arcade japonaises de ces jeux. Cela signifie qu’il n’y a ni les modes spéciaux des versions consoles comme le VS. Boss de G-Darius ou l’arrange mode de Raystorm, ni l’intégration des vibrations au Dualshock et que les textes explicatifs sont tous en japonais. Mais la langue ne pose pas trop de problème car l’interface de sélection est facilement compréhensible: un tableau classant les jeux par nom, année d’édition ou par genre avec un screenshot pour chaque jeu qui débouche sur un menu pour configurer les touches, les dipswitches (réglage de la difficulté, du nombre de vies, du nombre de smart bombs,etc) et pour donner un descriptif rapide du jeu. Un descriptif des bonus et des techniques spéciales de chaque jeu est également disponible. Tous les jeux ne sont pas accessibles dès le départ. Ainsi the New Zealand Story, Qix, Gun & Frontier, Elevator Action et Front Line ne se débloqueront que si certaines conditions sont remplies comme jouer à tous les jeux sélectionnables ou accumuler le temps passé à jouer.
Pour ceux que cette restriction énerverait, il faut (sautez deux ou trois lignes si vous ne voulez pas être tentés par un spoiler), à l’écran titre, l’option START en surbrillance, presser successivement L2, R2, R1, L1, select puis start.

Pour les jeux originellement affichés en mode tate, il n’est pas possible de basculer l’affichage dans ce mode et on doit se contenter d’un mode yoko avec des frises sur les côtés. Enfin les scores sont sauvegardables. La qualité de l’émulation de ces jeux est identique aux versions d’origine et s’il y a des optimisations graphiques (fake Hi res) j’aurais bien du mal à vous en parler, ma télé étant un peu vieille.

G-Darius pourrait, à lui seul, justifier l’achat de cette compilation même si vous avez déjà son portage PS1. La version PS1 ramait comparée à cette version arcade, ce qui était un soulagement pour pouvoir affronter les boss mais qui rendait les vagues d’ennemis beaucoup trop gentilles. Là, c’est monstrueux comme tout va vite et en particulier les boulettes qui innondent l’écran à certains moments. En contrepartie, les boss sont un peu moins endurants que sur PS1, ce qui ne les rend pas forcément plus faciles à battre tellement il devient encore plus ardu d’esquiver leurs attaques. Côté graphismes, c’est un peu plus fin que sur PS1 avec une palette de couleurs qu’on sent légèrement plus riche. Côté son, il n’y a évidemment pas de différence entre les 2 versions. On gagne à pouvoir jouer avec le stick directionnel mais on perd les vibrations de la version PS1, le mode Boss attack et la possibilité de rejouer les cinématiques.

On retiendra dans les shmups Akkanvader, le pendant de Taito à Parodius (Konami), qui réussit à renouveler l’antique Space Invaders avec une ambiance loufoque et une action plus diversifiée chassant le caractère ultra répétitif de son ancêtre, Raystorm qui est de la même mouture que G-Darius et Gekirindan, un très bon shmup vertical aux graphismes et effets visuels de haute facture. Gun & Frontier est assez quelconque avec des graphismes maintes fois vus ailleurs, exception faite des ennemis assemblés à partir de pistolets, en version terne et un vaisseau lent comme un escargot qui achève l’intérêt du jeu.

Insector X est un shmup horizontal aux graphismes gamins qui n’a pas de réel intérêt. Space Invaders et Space Invaders part 2 sont là pour rappeler que TAITO est un pionnier du jeu vidéo et c’est pour témoigner de la préhistoire des jeux vidéos que figurent des jeux comme Balloon Bomber, Crazy Balloon, Front Line et Wild Western sur cette compilation et il y a peu de chances que vous y jouiez beaucoup . Hors shmup, on retiendra l’excellent jeu de plate-forme the New Zealand Story, qui allie un des meilleurs level design pour ce genre à des graphismes tout mignons et des mélodies entêtantes, ainsi que Liquid Kids qui en est en quelque sorte la suite mais à la difficulté plus corsée. On retiendra encore Puzzle Bobble 2 ainsi qu’Elevator Action, précurseur de Rolling Thunder (jeu Capcom), qui a connu une suite supérieure à ce dernier (Elevator Action returns) présente sur la compilation TAITO Memories vol.1. Legend of Kage est intéressant dans la mesure où il préfigure Ninja Spirit (jeu Irem et non Taito). Qix, quant à lui, est l’ancêtre de Volfied et de tous les Gals Panic. Raimais est une resucée de Dodge’em ou Rally X (une sorte de Pacman avec des voitures) qui reprend le style graphique d’Arkanoid. Arabian Magic est un beat’em up plutôt bien foutu alors que Cadash, s’il est beau pour l’époque, est gâché par un manque de souplesse des controles. Rastan saga II s’illustre par la taille des sprites et son absence de maniabilité. Enfin Chack’n Pop est un jeu de plate-forme difficile dont certains éléments seront repris pour faire Bubble Bobble 3 ans plus tard, Hat Trick Hero (un jeu de foot) et Violence Fight (un jeu de combat).

Taito ne se moque donc pas du joueur et offre une compilation digne de ce nom. Ce n’est pas Nintendo et Namco qui peuvent en dire autant.