Taito, réputé pour sa série Darius et très actif sur la scène arcade des années 90, nous pond un petit jeu qui était censé s’adresser (du moins c’est ce qu’on pouvait lire lors des previews) autant aux passionnés qu’à ceux voulant s’initier au shoot. Si le concept est bien là (boss plus ou moins durs suivant vos exploits au cours du stage, chemins légèrement différents, etc.), voyons voir ce que ça donne dans la pratique.

Premier constat une fois le jeu lancé : c’est ignoble. Les menus sont dignes d’un jeu des années 80, les décors tout dégueulis et très « 16 bit style », le vaisseau minuscule, il sera difficile de se dire qu’on est en 2004… Oui, mais alors que certains jeux pèchent par leur réalisation obsolète, beaucoup ont un charme indescriptible qui les rend agréables à regarder. Pas XII stag, c’est moche, point. Les sprites des ennemis sont aussi risibles, et seuls les boss ont été traités avec un peu plus de soin, mais pas de quoi se rouler par terre non plus. Bref, une réalisation qui fait franchement penser à un jeu amateur… Comme d’habitude, on peut passer le jeu à l’horizontale à condition d’avoir une télé qui le supporte, ou de jouer couché.

Le jeu propose, outre l’arme principale, de tirer latéralement en effectuant des pressions rapides dans la direction opposée à celle où l’on va, et d’endommager les ennemis avec le réacteur du vaisseau (ça consiste en somme à placer son vaisseau devant un ennemi, manœuvre périlleuse car si on calcule mal, on touche l’ennemi et on meurt). Si ce concept n’a franchement rien d’exaltant sur papier, il en est de même dans la pratique. Espérant renforcer l’intérêt du jeu, les développeurs ont mis en place un système de chain, qu’on réalise en détruisant des ennemis avec les tirs latéraux et arrière. Oui mais voilà, il y a quelques petits problèmes :

1) si vous jouez au pad, matraquer de gauche a droite comme un bourrin pour activer l’arme principale (et gagner des points) fait atrocement mal aux doigts à la longue, et a ce côté « je bourrine la manette » assez énervant… on n’est pas dans un jeu d’athlétisme mais un shoot, nom d’une pipe :/
2) toutes les chains du monde ne pourraient pas faire oublier ces stages au rythme tout naze, aux vagues d’ennemis arrivant sans grâce ni classe (c’est super important quand même…). Seul point positif, les boss remontent un peu le rythme tout mou, avec leur patterns de tir somme toute classiques, mais corsés pour certains. Et surtout on peut se reposer les doigts après avoir bourriné pendant tout le stage…

Quant au système de power up, il est lui aussi tout naze, 5 niveaux (enfin je crois, ils se ressemblent tous !!!) de suppositoires… euh, de tir frontal pas franchement jolis à voir, qu’on augmente en ramassant des power ups laissés par les ennemis… Je vous sens somnolents d’un coup. Ah oui, j’oubliais, on dispose aussi d’une smart bomb qui fait un rond vert quand elle explose (étranges, toutes ces références au vomi).

Au final, on se retrouve avec un petit jeu, j’insiste sur le « petit« , court, même pour un shoot, qui a quelques bonnes idées comme les boss a difficulté variable, quoiqu’à mieux y penser à quoi ça sert de ne pas avoir directement la vraie version du boss, mais bon l’effort est louable. Le jeu aurait peut-être remonté dans mon estime s’il avait proposé un mode boss battle, mais apparemment ce n’est pas le cas. Et ce n’est pas son prix (15 euros) qui me poussera à vous le conseiller, vu que si vous lisez cette review vous avez sans doute le net, et qu’on trouve nettement mieux parmi les jeux amateurs gratuits.