On le sait rarement, mais le célèbre Gunhed est en fait un produit dérivé, inspiré du film du même nom, d’où le copyright Toho/Sunrise sur l’écran titre. Toho étant, pour situer, les producteurs d’une bonne part de la série des Godzilla et des aventures de la très fameuse mite géante Mothra, le film semble par ailleurs être authentiquement minable, même pour des fans hardcore de série plus que Z =) Gunhed a de plus été développé par Compile pour le compte de Hudson Soft. Souvent faussement relié à la série des Aleste, c’est un des ces vieux shoots de légende qui faisaient trembler la concurrence en cette fin d’années 80.

Inspiré d’un grand film donc, on se doute bien que le scénario est à la hauteur: il y a des méchants, vous construisez un robot « Gunhed » (Gun UNit/Heavy Elimination Device, tant de poésie m’émeut) et partez leur tailler un short. Passons 🙂

Le style Compile se reconnait de suite: format d’écran, animation très rapide et irréprochable, thèmes musicaux synthétiques typiques, choix des visuels (avec des sprites communs à plusieurs de leurs jeux), la patte des papas d’Aleste se fait sentir à tous les étages.

Gunhed se distingue d’abord par ses possibilités d’armement, pas évidentes à comprendre au premier abord: le vaisseau dispose d’une arme principale (4 types) et d’une option secondaire (module, bouclier, tir spécial, bouclier, etc). On peut obtenir différentes combinaisons d’arme en ramassant différents bonus, jusqu’à obtenir son arme absolue, même si au début on est loin d’obtenir l’effet désiré, les mélanges étant assez difficiles à retenir.

Graphiquement Gunhed est une réussite pour un jeu de 89: les très nombreux et très longs levels ont des thèmes très variés et bien traités, les ennemis sont nombreux et souvent bien vus (comme ces étranges bulles de savon). Certains levels sont cependant un rien vides (fond noir, fond étoilé, fond noir…) et longuet. C’est d’ailleurs le gros reproche qu’on pourrait faire au jeu: le joueur un peu habitué au genre s’ennuiera ferme durant les 6-7 premiers niveaux, quand même, Gunhed étant par défaut d’une facilité désarmante, avec des boss morts en 2 secondes, des niveaux qu’on peut traverser en jouant d’une main et en téléphonant de l’autre…

Autre point souvent en demi teinte, la partie sonore est de qualité variable, avec des bruitages pas géniaux, et des thèmes musicaux parfois pénibles, même si 2 ou 3 d’entre eux sont clairement du meilleur tonneau.

Au final donc, même s’il a un peu vieilli, Gunhed reste un vieux classique, très rapide, bien long, sans doute pas la meilleure production Compile mais un excellent shoot tout de même.